Si jeudi dernier, à l’Assemblée Nationale, un nombre suffisant de voix – portées par une mobilisation inouïe lancée par notre École, s’est levée contre la résolution visant à faire interdire l’exercice de la psychanalyse auprès des sujets dits autistes, il ne s’agit pas pour autant d’en conclure que notre cause, la cause de l’autisme, la cause de la psychanalyse, celle du choix du symptôme, soit véritablement entendue.
Car en France aussi bien qu’en Belgique, l’attaque portée aux traitements par la parole ne se dément pas, et nous nous réveillons, nous qui avions cru que le mot interdiction appartenait au passé, sonnés, pourtant avertis de longue date que l’envers de la liberté de pratiques et de mœurs, c’est la peur et le désir de maîtrise, le retour surmoïque du bâton, en Europe et ailleurs.
C’est pourquoi nous avons choisi aujourd’hui, dans le droit fil de notre numéro précédent, de consacrer nos colonnes au quotidien de l’engagement des praticiens, dans les institutions publiques comme en privé, auprès des enfants comme des adultes, quelle que soit la structure diagnostique dans laquelle nous venons ou ils viennent se ranger. Il s’agit de donner à voir combien la clinique analytique, dans toute sa diversité, avec l’appui des méthodes et concepts rigoureux qui l’orientent – transfert, désir de l’analyste, écoute du noyau le plus singulier du symptôme, produit des effets.
De la même manière que produit des effets notre parole, lorsqu’elle parvient à atteindre, par-delà le signifiant « psychanalyse », toujours aussi sulfureux, ceux qui ne la connaissent pas. Nous l’avons constaté ces derniers jours, en nous adressant, au un par un, à nos députés, aux journalistes : le sujet, son côté bancal, ses choix inconscients, ses inventions propres, toujours emporte l’adhésion. C’est cela que nous sommes résolus à construire patiemment avec nos patients, mais qu’il est tout autant désormais de notre devoir de transmettre, urgemment.
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Les images sont de l’artiste anglais Kerry Howley http://www.kerryhowley.co.uk/