Ce n’est pas sans un léger tremblement sans doute qu’aujourd’hui nous échangeons nos vœux à l’orée d’une nouvelle année que nous espérons meilleure que la précédente, tout en redoutant la forme que revêt ce qui fait notre quotidien à chacun, en prise avec le collectif, au sein des institutions qui maillent notre existence, de notre vie intime à l’échelle de la nation comme au-delà.
Et l’évidence avec laquelle s’est dégagée l’idée de ce premier numéro de 2017 a partie liée sans conteste avec cette temporalité : comment ne pas en effet dédier ces pages, nouvelles à bien des égards vous le verrez, à l’élan qui est plus que jamais celui de notre communauté, celui qui a permis dans ces quelques jours de la fin 2016 de se lever vent debout contre un projet de loi abracabrantesque ; cet élan qui fait la somme formidable et assez inouïe à l’échelle d’une École de psychanalyse et de ses nombreuses ramifications de tout ce qui s’écrit, se dit, se publie, se transmet.
C’est pourquoi il nous a paru plus que bienvenue, nécessaire, d’accueillir ici, aujourd’hui et lundi prochain, ceux qui s’avancent pour donner à entendre, questionner et remettre sur le métier dans leurs enseignements les notions cliniques, théoriques, les thématiques et les concepts qui font notre héritage à la suite de Freud, Lacan, Miller et quelques autres.
Quel autre choix en effet que de redoubler d’effort pour apprendre, comprendre, expliciter et divulguer la façon dont notre pratique peut éventuellement et humblement permettre d’infléchir le réel, le modeler parfois, se tenir au plus près de lui qui de toute façon aura toujours un temps d’avance et montre plus que jamais l’actualité de la notion d’après-coup ? Il n’empêche qu’en amont, cette année encore, à Paris comme en région, en déplaçant vos corps parlants ou en les mobilisant grâce aux appareils qui resserrent l’espace et le temps en un clic, vous pourrez entendre Pierre-Gilles Guéguen, Pierre Naveau, Jean-Luc Monnier mais aussi les nouveaux A.E : leur travail et l’expérience qui est la leur sont bien à même de maintenir vivace ou redonner du souffle à cette libido sciendi, ce désir de savoir, cette curiosité qui bien loin de la vanité qui la fit redouter des Pères de l’Église ouvrit à ce Tu peux savoir dont Lacan nomma une de ses revues.
Aussi est-il temps, au nom de toute l’équipe de l’Hebdo-Blog qui pour l’occasion a revêtu une nouvelle robe, de vous souhaiter qu’en 2017, le savoir soit au cœur de vos vies, non dans l’illusion que notre groupe, notre orientation, nous permettraient de tout comprendre, ni dans le pessimisme que provoquent parfois la lucidité et le dessillement. Mais dans ce saut toujours renouvelé entre le désir et la possibilité d’en savoir plus, et peut-être bien même, aujourd’hui plus que jamais, dans cet imbrication profonde entre le désir et l’obligation, pas celle de l’inhibition ou du débridement du surmoi, mais celle de notre engagement et de notre éthique, qui nous permet aujourd’hui de lancer : Tu dois savoir.