L’expérience de travail au CPCT s’est inscrite pour moi dans la lignée de l’Atelier de Psychanalyse Appliquée, dans une temporalité tant effective que subjective. Effectivement, l’APA fut un temps premier nécessaire en raison de l’effet que j’y ai prélevé, celui d’une possibilité de lire Lacan par le bais d’une inscription nouvelle dans un « à plusieurs », qui s’est notamment traduite par différents cartels.
C’est cette même inscription dans un « à plusieurs » orienté par un transfert commun pour la psychanalyse qui a défini et orienté la mise au travail amenée par ces deux années dans ce lieu institutionnel inédit qu’est le CPCT ; particulièrement au sein de ses séminaires internes et de ses rendez-vous cliniques. Y entendre les praticiens rendre compte de leurs traitements ou de leurs consultations, avec des styles, des positions et des interventions à chaque fois singulières, dans un au cas par cas qui vaut aussi bien pour les patients que pour les praticiens, a introduit l’allégement d’un idéal surmoïque, entrainant un effet d’« à prendre »[1]. Si cet effet, avec l’Atelier de Psychanalyse Appliquée, touchait à un pouvoir lire, noué à un pas tout comprendre, avec le CPCT ce fut donc sur la question de l’acte qu’il est venu se jouer.
Ces deux années au CPCT ont ainsi constitué pour moi une expérience vivante d’un « à plusieurs » où le décompte des styles cliniques de chacun aura permis d’assumer le singulier de son propre acte. De s’autoriser à une pratique clinique, tout en s’orientant sur un axe commun celui d’un transfert à une psychanalyse rigoureuse et inventive.
[1] « Le statut du savoir implique comme tel qu’il y en a déjà, du savoir, et dans l’Autre, et qu’il est à prendre. C’est pourquoi il est fait d’apprendre. » (Lacan J, Le Séminaire, livre XX, Encore, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 1975, p. 88-89.)