Le 23 septembre dernier se tenait à Paris la journée annuelle du CPCT-Paris, l’occasion pour les praticiens, en formation pour deux ans, ainsi qu’aux consultants d’exposer leurs travaux auprès d’un large public. L’occasion également de converser avec des collègues travaillant dans d’autres CPCT. Cette année celui d’Antibes était invité, avec la présence de Franck Rollier.
Le thème Une séance au CPCT-Rencontres avec l’inconscient avait suscité une certaine émulation de travail au sein des cartels et cela était perceptible dans la qualité des cas exposés mis en valeur par les discutants Esthela Solano-Suarez, Carole Dewambrechies-Lasagna et Bénédicte Jullien. La journée a été amorcée par un extrait du film de Cédric Klapisch « Paris ». On y découvre Fabrice Luchini, en patient dubitatif, et Maurice Bénichou en psychanalyste aguerri. Le personnage campé par Luchini ne semble pas croire en l’inconscient, pourtant l’analyste lui rend palpable en quelques interventions le fait que les symptômes dont il vient se plaindre ne sont pas sans lien avec une souffrance refoulée. Le ton est donné… lorsqu’un patient se rend pour la première fois au CPCT il ne sait pas, en effet, ce qu’il va y rencontrer. Mais c’est bien une souffrance, un trop, une répétition énigmatique qui le pousseront à vouloir savoir de quoi il est question pour lui.
Ainsi, pour l’une des patientes l’inconscient se manifestera à partir d’un affect – oppressant – et d’une question posée à l’analyste « Vous savez décoder les rêves ? », le Sujet supposé savoir, support du transfert, se met ainsi en place. Pour une autre c’est une interprétation de l’analyste « vous êtes terrorisée par votre père ? » qui permettra une ouverture, la patiente s’autorise alors à parler de ce qui l’affecte et se laisse surprendre par sa propre parole. Pour une troisième c’est un effet de modulation de la voix de l’analyste qui cible le réel en jeu, l’hallucination alors touchée s’atténue. Pour une petite patiente un apaisement se produit après l’élucubration, sous transfert, d’une théorie sexuelle infantile. Ou encore pour un autre enfant c’est d’être regardé comme un être singulier par l’analyste qui a fait mouche.
Voici quelques une des rencontres avec l’inconscient qui se produisent au CPCT, rencontres chaque fois singulières qui ont lieu sous transfert. Car comme le pointe si justement Lilia Mahjoub, que serait une interprétation sans transfert ? Lançant, par là même, le thème de travail de l’année à venir « Clinique sous transfert au CPCT-Paris ».