Ces deux ans passés au CPCT-Paris ont été riches d’enseignements. Dans ce bref exposé, j’évoquerai les points qui me semblent les plus marquants.
En ce qui me concerne, le CPCT représente avant tout des patients avec une demande. Bénéficiant surtout d’expériences en hôpital psychiatrique et en cabinet, je m’interrogeais sur le type de cure qu’il était possible d’y mener ainsi que sur les effets du nombre limité de séances. Gratuit, j’ai découvert que le CPCT n’attire pourtant pas la misère sociale. Les profils y sont variés comme autant de cas singuliers à écouter.
Une brillante khâgneuse qui ne parvenait pas à dire « au secours » a pu s’autoriser à le faire au CPCT. Un adolescent qui n’acceptait de parler à personne commença à se confronter à ses angoisses et à ses questionnements au grand étonnement de son environnement. Une patiente qui ne pouvait tolérer la présence de l’autre dans un espace confiné s’est retrouvée au CPCT comme lieu de la dernière chance et a renoué avec sa vie de jeune femme. La liste des patients est longue, évidemment. Et si cela a bien opéré avec eux, c’est parce que le dispositif du CPCT a ses particularités.
À l’heure où les détracteurs de la psychanalyse ont davantage pignon sur rue, le CPCT me semble être une réponse à la hauteur des enjeux contemporains. Le bouche-à-oreille entre patients fonctionne puisque la plupart de ceux que j’ai reçus venaient suite aux recommandations d’une connaissance qui avait constaté les effets concrets de la cure en ce lieu. Ce que m’a donc appris le CPCT, c’est que la psychanalyse a à tenir une place concrète dans la société en ne reculant pas dans les institutions. Alors qu’on veut « l’éradiquer » des hôpitaux et de l’université, il me semble essentiel que des lieux comme le CPCT-Paris continuent à exister. Cela est même nécessaire à l’heure où de tristes projets de société commencent à être mis en application à coup de protocoles formatés.