Si je reprends le thème ayant concerné les trois temps du CPCT, je pars de ce point pour témoigner de mon expérience de praticienne en ce lieu. D’emblée, je peux dire que travailler au CPCT est une chance formidable. Il y a eu pour moi un « instant du regard »[1] quant au fonctionnement et à l’abord des patients venus après une ou plusieurs séances de consultation. Un « temps pour comprendre »[2] et pour trouver avec les patients une orientation qui se dégage de la demande. Nous rencontrons au CPCT des sujets parfois inattendus, particulièrement ceux qui viennent par le biais du « bouche à oreille ». J’ai beaucoup apprécié les cartels cliniques et les séminaires internes qui permettent d’élaborer la construction d’un cas, de le présenter et d’entendre les commentaires et les questions, en particulier des analystes animant ces séminaires. Je me souviens que la première fois, je suis restée presque sans voix face aux questions qui m’ont été posées. Cela m’a permis d’apprendre ! Il en est de même pour les journées de formation. Et c’est un véritable enrichissement, un plaisir aussi, de sentir le désir d’élaborer, stimulé pour et par le CPCT. Un autre temps fort est celui de l’émergence d’une question qui suscite l’entrée en analyse d’un patient après une série d’entretiens et ce, grâce au transfert au CPCT. Le dernier temps n’est pas, pour moi, un « moment de conclure »[3]. Ou plutôt, si. Le « moment de conclure » qu’il s’agit d’un work in progress à poursuivre, même modestement pour la cause analytique et avec enthousiasme…
[1] Lacan J., « Le temps logique et l’assertion de certitude anticipée. Un nouveau sophisme », Écrits, Paris, Seuil, 1966, p. 204.
[2] Ibid.
[3] Ibid.