Sur le chemin du Xème Congrès de l’AMP, les textes de l’Hebdo blog de cette semaine attrapent quelques-unes des facettes contemporaines sous lesquelles se présentifie le corps parlant. Pornographie, internet, numérique… sont des mots dont le parfum de nouveauté se fait insistant tant ils exigent encore et encore interprétation.
Or, pour en percevoir le parfum, n’y-a-t-il pas à en être nimbé ? ça parle du corps tout autant que ça passe par lui. Il faut avoir été effleuré, voire marqué, par ces déclinaisons contemporaines pour se risquer à en dire et en écrire quelque chose.
Ce qui serait « symptôme de cet empire de la technique »[1] s’accueillerait alors en deux temps : d’abord l’affect dans le corps de ces signifiants nus d’effets de signifiés, ensuite l’effort de signifiantisation dont l’articulation des signifiants permette que surgisse l’étonnement, puis l’interprétation. Les échanges nourris qui ont lieu dans les ACF, ainsi que les publications, trahissent cet effort qui ne s’en tient pas à l’étonnement.
Tenter d’épingler ces mots du discours dans lequel nous baignons, c’est aussi l’apanage des « Flashs Scilicet » dont nous entamons cette semaine la série au travers des occurrences « excès », « pornographie » et « anatomie ».
Ce qui est nouveau continue de l’être puisqu’il appelle interprétation. C’est dire à quel point la psychanalyse continue de susciter l’étonnement.
Mais cette semaine, c’est aussi le dernier numéro de La Cause du désir qui est à l’honneur au travers d’un entretien avec Marie-Hélène Brousse : le trou de ces Journées qui n’ont pas eu lieu ne peut être bouché et ce numéro « porte la trace de l’explosion subjective que nous avons vécue ».
La forme même de la revue est un concert de voix : à découvrir, vite…
[1] Miller J.- A., « Orientation », Le corps parlant, Sur l’inconscient au XXIème siècle, collection rue Huysmans, Paris, 2015, p. 25.