Quelques jours seulement après la fête des 47e Journées de notre École, c’est la perte qui a frappé notre communauté de travail, et L’Hebdo-blog a choisi de faire entendre le silence creusé par la disparition, coup sur coup, de Serge Cottet et de Judith Miller.
Nous savons ce que nous leur devons, et leur dédier ce dernier numéro de l’année 2017, consacré aux enseignements dispensés par nos collègues de, et à l’ECF, est notre manière de faire résonner l’engagement de leur vie, une existence dédiée à faire vivre la psychanalyse et la faire rentrer dans le XXIe siècle.
C’est ce à quoi s’est attachée durant ses deux ans de mandat chacune de celles et ceux qui ont constitué l’équipe de l’Hebdo Blog, toujours prête à mettre en ligne un texte, trouver l’illustration ou le chapeau qui fera mouche, à l’affût de la pointe la plus vive du réel rencontré dans les institutions de notre champ, auprès des artistes l’éclairant dans les ACF, en extrayant le sel d’une conférence qui donne à voir la façon dont les analystes sont au travail d’élaborer les concepts théoriques sans cesse remaniés et mis à jour par le tranchant de la clinique …
Voilà pour quelles raisons, plus que jamais, nous souhaitons inscrire nos pas dans le sillon creusé par nos aînés trop tôt disparus : d’« Apprendre, désir ou dressage », aux voix enseignantes qui s’élèvent dans le Grand Paris et sont suivies chaque soir de la semaine depuis quelques mois, et pour toute l’année, c’est bien ce même désir de transmettre qui les animait et nous anime également, c’est bien cette solide volonté, au-delà de la volonté même, et qui touche à l’énigme d’une question personnelle qu’on choisit de mettre au travail, qui se cheville au corps et ne le lâche plus. Un corps parlant, certes parfois traversé de lapsus, ou qui réussit ses actes manqués, toujours et irrémédiablement seul et pourtant accompagné, soutenu et relancé par chaque un(e) à qui il s’adresse et qui lui adressent en retour leur singulière question, un corps enseignant, c’est-à-dire avant tout analysant, enseigné par son inconscient : un corps vivant, donc, traversé par les mots de celles et ceux qui ne sont plus mais dont la parole a marqué notre esprit tout autant que notre chair.
Prendre à notre charge leur éthique pour supporter le réel qui nous échoit a été, avec Pénélope Fay et Agnès Vigué-Camus, Angèle Terrier, Laurent Dumoulin et Christine Maugin, Thomas Roïc et Maxime Annequin, Philippe Cousty, Béatrice Allouche et Romain Lardjane, et tous les correcteurs et correspondants en région, un souci constant et porté par la joie de cette transmission, celle d’une psychanalyse vivante. Nous sommes heureux de passer ce flambeau à la nouvelle équipe, avec nos chaleureux encouragements.