Bernard This vient de nous quitter. Hebdo Blog se fait l’écho de l’hommage qui lui a été rendu lors de la cérémonie des adieux. Sa « passion de la cause », comme la nomme si justement Jean-Daniel Matet se donne à lire dans les témoignages de ses amis, de ceux qui ont travaillé à ses côtés.
Les textes qui suivent sont aussi l’occasion de nous rappeler ou de nous apprendre le rôle essentiel qu’il a joué dans les institutions qui accueillent des nourrissons, des enfants, des parents tant au niveau du renouvellement des pratiques que de l’invention des dispositifs. Fidèle à l’engagement qui fut le sien, au moment du passage de l’École freudienne de Paris à l’École de la Cause freudienne, il n’a cessé d’interroger les principes d’une institution qui entend placer en son cœur la psychanalyse.
Son inlassable questionnement des origines et de la naissance nous pousse à revenir sur la conception bouleversante de Lacan s’agissant de la séparation mère/enfant, – la considération de la mère nourricière impliquant la structure de l’empiètement, de l’ectopie. L’enfant apparaît en tant qu’objet de son ex-istence : il est à la fois le plus elle-même et coupé d’elle. Grâce à cette coupure, il pourra s’inscrire dans son désir, être capté par son regard, entendu comme sujet.
Les textes qui suivent soulignent grandement l’actualité politique des innovations de Bernard This. En un temps marqué par le culte de l’objectivité de la norme et des chiffres, et l’occultation de la fonction de la parole, ses travaux s’inscrivent à contre-courant, en affirmant que la valeur d’une existence ne se démontre pas, ne se chiffre pas mais s’éprouve.
Illustrations : Préfète Duffaut, peintre haïtien.