Je n’oublierai pas que nous avons levé une armée du désir.
Je n’oublierai pas Fabian Fajnwaks disant « si tu veux je m’en occupe ».
Je n’oublierai pas que chaque fois que nous avions un souci, Marie Brémond avait un frère qui pouvait nous aider.
Je n’oublierai pas que Caroline Leduc est capable de déplacer des tables, des armoires, des personnes, des engins, des monte-charges et de revenir une heure après de chez le coiffeur, toute pomponnée.
Je n’oublierai pas qu’en entrant dans la maison de Sophie Calle, il a fallu saluer des dizaines d’animaux empaillés.
Je n’oublierai pas qu’Alain Prochiantz a proposé de rajeunir François Ansermet de 20 ans.
Je n’oublierai pas son sourire et ses yeux plissés de gourmandise en parlant du vivant.
Je n’oublierai pas le geste de Serge Toubiana en portant la main à son œil pour parler du métier de son père.
Je n’oublierai pas qu’il était prêt à se disputer avec Gérard Wajcman sur les séries et que Gérard a dit « non ! ».
Je n’oublierai pas que le cinéma c’est le hors-champ.
Je n’oublierai pas que Sophie Calle est Sophie Calle.
Je n’oublierai pas l’émotion de la plénière.
Je n’oublierai pas comment chaque analyste a répondu présent pour nous présenter son regard sur l’objet, ou un texte pour les simultanées ou présider une table.
Je n’oublierai pas comment j’ai senti palpable le désir d’École durant toute la préparation.
Je n’oublierai pas Philippe Metz expliquant le schéma optique à des dizaines de paires d’yeux ébahis.
Je n’oublierai pas avoir vu un poisson rouge en hologramme.
Je n’oublierai pas comment l’École de la Cause freudienne a montré tout au long de la préparation et durant ces journées que la psychanalyse est du côté de l’invention, de la rigueur, de la joie et comme le disait Lacan, de l’amusement.
Je n’oublierai pas que les psychanalystes s’enseignent d’écouter les autres, les patients, les artistes, les scientifiques, les AE.
Je n’oublierai pas que les Analystes de l’École ont accepté de faire des textes de 10 minutes et la puissance des deux tables.
Je n’oublierai pas comment Eric Laurent et Marie-Hélène Brousse ont porté le discours de la Passe.
Je n’oublierai pas le corps de Daniel Pasqualin sur scène, le sourire joyeux de Dalila Arpin et la belle détermination de Dominique Holvoet.
Je n’oublierai pas le tact, la précision, la magnifique justesse et la délicatesse d’Anne Lysy.
Je n’oublierai pas l’émotion de Christiane au moment d’ouvrir la plénière.
Je n’oublierai pas la mienne.
Je n’oublierai pas son discours émouvant, politique, engagé.
Je n’oublierai pas le générique de fin avec David Bowie.
Je n’oublierai pas qu’à chaque instant avec Marie, Caroline, Fabian et Christiane on ne se disait pas « qu’est-ce qu’il faut ? », mais « de quoi avons-nous envie ? »
Je n’oublierai pas que l’École est un corps vivant qui transmet le discours de la psychanalyse.
Je n’oublierai pas que je me suis beaucoup amusé à être le directeur des J46.
Je n’oublierai pas Christiane disant : « Les journées 46 ont eu lieu. »