En ces temps où le refoulement a bien mauvaise presse, en ces temps où la honte est désuète, l’Hebdo blog est pris par l’urgence politique et sociale qui crée un certain empressement.
Le numéro de cette semaine porte à lire le malaise qui colle aux institutions poussées à l’efficacité et au rendement, et, par conséquent, aux formes d’accueil qu’elles ont à inventer. C’est la notion de « cadre », souvent brandie haut-la-main, qui, par le mouvement de torsion que fait l’invention, devient une ouverture, pas sans l’aide d’un autre orienté par la psychanalyse. Partout où une telle rencontre peut advenir, un bord peut s’écrire.
Regarder autrement cette jouissance envahissante, qui déborde tous azimuts, c’est « se rompre avec ce que l’on ne parvient pas à imaginer spontanément »(1). Car, nous dit Lacan, justement, « La forme la plus dépourvue de sens de ce qui s’imagine, c’est la consistance. Rien ne nous force à imaginer la consistance, figurez-vous »(2).
Ce qui consiste ne s’énonce pas clairement… D’où l’intérêt de s’approcher de l’écriture de la jouissance. A ce titre, les ouvrages de Fabienne Hulak et d’Éric Laurent nous éclairent sur la manière dont le tout dernier enseignement de Lacan peut nous soutenir pour inventer et renouveler le désir au-delà de l’interprétation.
« Rien de plus distinct du vide creusé par l’écriture que le semblant. Le premier est godet prêt toujours à faire accueil à la jouissance, ou tout au moins à l’invoquer de son artifice »(3).
1 Biagi-Chai F., « Logique du sinthome – Mise en pratique », Hebdo blog n°97.
2 Lacan J., Le Séminaire, livre XXIII, Le sinthome, Paris, Seuil, p. 13.
3 Lacan J., « Lituraterre », Écrits, Paris, Seuil, p. 19.