Mon expérience au CPCT a été l’opportunité de recevoir des patients dans une institution « conçue pour répondre à l’exigence et à l’éthique de la psychanalyse ». Aussi, me suis-je efforcée de me situer au plus près de la position d’analyste, d’en témoigner par la construction de cas et d’exposer ce travail clinique lors des cartels et des séminaires internes.
J’ai ainsi pu mesurer la capacité du discours analytique à fonder un lien social nouveau, et j’ai pu apprécier l’écart entre ce discours et la relation de soin telle que je la rencontre dans ma pratique de neurologue où prime la clinique du regard et des images. Au CPCT c’est bien la parole du patient et son écoute qui oriente l’acte analytique.
Cette expérience a nourri ma réflexion sur les particularités du transfert dans le cadre d’un traitement court et gratuit, dans une institution elle-même fondée sur un transfert sur lequel le praticien peut prendre appui
J’ai pu prendre la mesure de l’importance dans notre société d’une institution comme le CPCT, qui offre à des sujets qui n’auraient peut-être jamais rencontré la psychanalyse cette opportunité. C’est là une dimension politique que de s’impliquer au cœur du social.
Enfin, j’ai appris des patients et de l’imprévu ; des questionnements ont en effet émergé à chaque traitement, mais aussi lors des discussions à l’occasion des séances de contrôle, de cartels et des séminaires internes. Ces élaborations témoignent de l’importance de la pluralité dans l’appréhension clinique d’un même cas.