Les rêves et les fantasmes sont les histoires qu’un sujet (se) raconte, supports de son désir. C’est précisément au point où le sujet disparaît sous l’effet du signifiant que le fantasme se produit pour tenter de colmater cette faille subjective qui fait naître le désir. Seul son récit permet de lire un rêve, noué ainsi à un dire. Le fantasme, quant à lui, est un scénario, su ou insu, qu’une analyse révèle et produit. Le fantasme soutient le sujet, matériellement, c’est-à-dire dans son existence propre qui est assurément corporelle1. Au pluriel, il indique son extension maximale là où il se resserre dans le fantasme fondamental du sujet pouvant se réduire à une phrase2.
C’est avec ses fantasmes qu’un jeune sujet construit sa réalité nécessairement articulée à la constitution imaginaire et symbolique de son corps venant capturer sa libido. Les histoires intéressent les enfants, car ils y prélèvent des images et des signifiants qui éveillent leurs désirs et rêves tout en épinglant un réel qui les fait frémir, pouvant surgir dans les cauchemars. C’est ce frémissement, sensible dans les rêves et fantasmes, auquel s’intéressera la 8e journée de l’Institut psychanalytique de l’Enfant du Champ freudien. Les textes qui suivent témoignent de la vitalité de la préparation de cette Journée dans les réseaux du Champ freudien en étroite collaboration avec l’ACF.
Angèle Terrier
[1] Cf. Lacan J., Le Séminaire, livre XIX, …ou pire, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 2011, p. 140.
[2] Cf. Miller J.-A., « Symptôme–Fantasme », La Cause du désir, n°114, juin 2023, p. 74.