Lors de la prochaine journée de Question d’École, nous étudierons deux enjeux majeurs pour la psychanalyse.
Le premier touche au cœur de sa place dans le monde. Il participe de sa vitalité. À savoir, les publications. Notre école – comme les autres Écoles de l’AMP – se distingue par la dynamique et la vivacité de ses publications. L’écriture, la rédaction, l’édition, la diffusion des textes font éminemment partie du travail qui s’y accomplit – travail que Lacan appelait de ses vœux.
Si nous ne nous contentons pas du corpus théorique qui existe déjà, cela tient, comme le précise Anaëlle Lebovits-Quenehen, à ce que le savoir est et demeurera troué. « Nos publications ménagent bien plutôt ce trou d’un numéro à l’autre, d’un thème à l’autre […] C’est depuis l’inconsistance de l’Autre et l’incomplétude du savoir qu’elles avancent chacune dans leur style pour concourir au rayonnement du discours analytique », précise-t-elle. Mais, aussi, comme nous le démontre Hervé Castanet, la place qu’on donne aux publications s’inscrit au cœur même de ce qu’est une École : « Nous écrivons à l’adresse du sujet École et en retour l’École interprète ce qui s’élabore d’un travail. »
Le deuxième enjeu que nous aborderons le samedi 8 février pointe les effets d’un discours qui s’impose actuellement dans notre civilisation. Un signifiant, le cerveau, « s’est hissé au top des valeurs civilisationnelles », signale Éric Zuliani. Désormais, nous ne parlons plus d’un sujet qui souffre mais d’un cerveau qui dysfonctionne, d’où le terme de troubles neuro-développementaux. Les protocoles, les évaluations, les diagnostics et l’idéologie que ce discours entraîne paraissent désormais incontestables. Par ailleurs, les sujets de notre époque semblent y trouver leur compte en se prenant eux-mêmes pour des cerveaux, voire pour des machines. Mise en œuvre d’un rejet radical du savoir inconscient, il s’agit ici de faire taire définitivement ce que le symptôme a à nous dire.
Avec trois textes remarquables, le présent numéro de l’Hebdo-blog se veut une mise en bouche de ce qui nous attend à Question d’École.
Adriana Campos