Événements

Victime : Réalités plurielles

Anne Danièle Lanos-Joulin est psychologue. Elle travaille dans une association d’aide aux Victimes près du tribunal de Rouen. Dans le cadre de la préparation à Pipol 7, elle vient décliner le signifiant « victime » à partir des rencontres de sa pratique.

La prise en compte de la victime est une préoccupation récente en France : une trentaine d’années seulement.

Mais si le législateur a pu faire évoluer la place de la victime dans la procédure pénale, sa dimension psychique, son statut de sujet reste difficile à faire entendre. Le recueil de la parole des victimes, notamment celle des enfants et des personnes vulnérables pendant les auditions, a besoin de considérablement évoluer.

La procédure Mélanie en est une bonne illustration. Elle prévoit l’enregistrement vidéo de la déposition de l’enfant lors du dépôt de plainte initial afin d’éviter la répétition de son témoignage dans le cabinet du juge d’instruction et lors du procès, les magistrats disposant de ces enregistrements.

En réalité, un enfant victime est filmé deux fois : au commissariat de police et dans le cabinet du juge d’instruction. Il doit également venir témoigner lors du procès d’assises !

Les policiers eux-mêmes se sentent très souvent démunis ou vite exaspérés face à une victime qui pleure et ne parle pas. Cela a pour effet d’accroître le sentiment de culpabilité chez la victime qui ne se sent pas crue et qui regrette d’autant plus d’avoir parlé. Il est en effet très difficile pour une femme battue, par exemple, de livrer tout ce qu’elle a subi, mais aussi tout ce à quoi elle a pu consentir. Il est donc important qu’elle ressente qu’elle a en face d’elle un professionnel qui l’écoute sans jugement car ses révélations s’accompagnent très souvent d’un sentiment de honte.

Mais le réel de l’agression physique et/ou sexuelle rencontrée par le sujet peut avoir un effet désorganisateur et l’angoisse liée à cet événement a besoin d’être contenue. Le sujet peut se trouver totalement submergé par les images de l’agression, par les rêves traumatiques. Il ne peut dans ce premier temps le rattacher à la chaîne signifiante.

Freud dans Au-delà du principe de plaisir nomme traumatiques « les excitations externes assez fortes pour faire effraction dans le pare-excitations »[1].

Face à cette effraction psychique, le psychologue orienté par la psychanalyse va chercher à border la souffrance liée à la rencontre de la mort, de la violence de l’autre ou de la perte tragique d’un être cher et favoriser un travail d’élaboration qui permette au sujet de déployer son histoire personnelle afin de « replacer le traumatisme dans le cours de sa vie où il peut trouver à le lier »[2].

Mais la victime qui vient de déposer plainte est également assaillie de questions, de doutes suscités par la procédure pénale dans laquelle elle s’est engagée. Nous allons ensemble baliser le parcours judiciaire, en donnant sens aux convocations qu’elle va recevoir, mettre en lumière le lien qui existe entre les différents acteurs judiciaires afin qu’elle puisse avoir une représentation globale de la procédure et se l’approprier.

Un des moments les plus redoutés – mais aussi le plus attendu – de cette procédure reste le procès, surtout s’il se déroule devant la cour d’assises car la victime sera obligée de s’y présenter et d’y témoigner quel que soit son âge ! Il reste l’objet de nombreuses représentations imaginaires, angoissantes et souvent erronées, d’attente d’explications sur les motivations de l’accusé et parfois d’excuses de sa part.

C’est pourquoi nous consacrons un certain nombre d’entretiens à sa préparation, en expliquant son déroulement, en se rendant dans la salle des assises afin que la personne puisse visualiser les lieux, « s’y projeter », et qu’elle soit moins impressionnée le premier jour.

Les victimes que nous recevons ne sont ni dans la vengeance ni dans la revendication. Elles souhaitent une condamnation et « être reconnue en tant que victime pour pouvoir tourner la page, passer à autre chose », comme elles disent. L’une d’elle pourra me dire que la procédure lui avait permis de faire une distinction entre elle et son frère (condamné pour viols), « avant on était liés par le non-dit, le dépôt de plainte est venu nous séparer. Une fois la distinction faite, le résultat m’importait peu, il fallait qu’il soit reconnu coupable, mais qu’il soit condamné ou non m’importait peu ».

Il nous arrive également d’accompagner physiquement certaines victimes lors des procès d’assises. Il s’agit assez souvent d’adolescentes ou de personnes vulnérables dont la famille s’est détournée, ayant pris parti pour l’accusé.

Certains parents endeuillés par l’assassinat de leur(s) enfant(s) peuvent solliciter notre soutien. Au-delà de leur demande d’étayage, nous veillons à les protéger de l’horreur de certains témoignages d’experts ou de photographies projetées sur écran.

Au-delà de la procédure, le procès peut venir clore ce que l’effraction psychique provoquée par l’événement traumatique est venu ouvrir. Il offre à la victime la possibilité d’un apaisement, contrairement au désir de vengeance qui la mènerait dans une impasse. Reconnue victime par la condamnation de l’accusé, elle va pouvoir se détacher de ce statut pour reprendre le cours de sa vie parfois infléchi par ces événements, certains traumatismes laissant des cicatrices indélébiles.

[1] Freud S., « Au-delà du principe de plaisir », Essais de psychanalyse, Payot, 1920, p. 71-72. [2] Briole G., Qu’est-ce qui traumatise ? Conférence prononcée à la Section clinique de Lyon, consultable ici : http://sectioncliniquelyon.fr/wa_files/Briole-traumatisme.pdf

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Adolescence et Réseaux Sociaux, Victime ?

Le 9 juin 2015, nous avons accueilli Philippe Lacadée à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine). À travers sa conférence, il nous a transmis ce qui, d’une psychanalyse vivante et vivifiante, permet d’interpréter les discours qui entourent l’adolescent dans la modernité.

Cet événement, organisé et préparé par l’ACF Île-de-France Ouest, a eu lieu dans un collège public, ce qui nous a permis d’accueillir des médecins, des infirmières, des psychologues scolaires, des éducateurs, des parents d’élèves et des étudiants en psychologie.

Cet exercice de transmission auprès de partenaires non psychanalystes a été fait dans une langue simple mais rigoureuse, qui renforce le lien de transfert à la psychanalyse tissé avec certains partenaires dans notre région d’Île-de-France.

À travers le thème des réseaux sociaux, nous avons mis au travail la proposition faite par PIPOL 7 de mesurer les conséquences de la victimisation généralisée aujourd’hui et de dégager les axes permettant d’introduire la question de la responsabilité.

Nous avons pu mesurer très rapidement les effets d’ouverture que cet exercice a provoqués, notamment à travers le projet de poursuivre la réflexion autour de cette problématique.

P. Lacadée, avec sa proposition de définir la période de l’adolescence comme étant celle où se produit « la crise de la langue articulée à l’Autre », a pu déployer la logique qui favorise l’engouement des adolescents pour les réseaux sociaux. À partir de ce point, une réflexion s’est amorcée sur l’importance de prendre appui sur le discours psychanalytique pour éclaircir la position à partir de laquelle l’adulte répond aujourd’hui à un adolescent, réponse qui pourra susciter en celui-ci un engagement dans son dire.

Cette façon de faire circuler les signifiants de la psychanalyse dans la cité est en elle-même une façon de répondre au malaise actuel à partir d’un discours et non d’une idéologie.

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Retour sur la Journée UFORCA 2015

Dès la première table ronde de la Conversation « Modes de jouir – Le temps pour choisir », l’expression « le sujet contemporain » a surgi. Reprise ensuite plusieurs fois au cours de la journée avec sa variante « le sujet moderne », elle n’a pas manqué d’interroger Jacques-Alain Miller qui l’a mise en débat. Conclusion : si sa mise en orbite dans notre champ a été contemporaine de celle de « nouveaux symptômes », elle n’a cependant plus lieu d’avoir cours dans notre champ. Michèle Rivoire, quant à elle, a tiré un autre fil, qui en est, aussi, une démonstration.

Le colloque Uforca a eu lieu le 30 mai dernier à la Maison de la Mutualité à Paris. Avec sa forme coutumière, cette conversation clinique a renouvelé cette fois encore notre rapport à la question posée dans son allocution d’ouverture par Jacques-Alain Miller : qu’est-ce qu’un sujet obtient quand il se soumet à la discipline de l’association libre ? Les six cas réunis par Gil Caroz étaient davantage centrés sur la jouissance que sur le signifiant. Il y était question de conduites, manières de faire pour contenir, border, réprimer la jouissance ; et de choix, en particulier, choix de genre et de partenaires sexuels, en bref, choix de modes de jouir. Renversant les termes de la question classique en psychanalyse – le sujet veut-il ce qu’il désire ? – et mettant en évidence le caractère peu divisé des sujets présentés, fussent-ils névrosés, une interrogation a traversé la journée : le sujet, aujourd’hui, désire-t-il ce qu’il veut ?

Beaucoup de choses ont changé dans la sexualité des sujets de notre temps. « Le symbolique a changé le tempo », écrit Christiane Alberti à propos des prochaines Journées de l’ECF[1], « on danse le rock and roll à l’envers, un signe et hop ! Cela n’en demeure pas moins un montage. La sexualité a beau être en plein vent, le sexe fait toujours trou dans la vérité. On n’en sera pas quitte. »  Au siècle dernier, la « jactance » (le mot est de Jacques-Alain Miller) des discours de libération sexuelle était déjà articulée au primat de la jouissance. Mais la jeune génération semble avoir épuisé le charme des postures transgressives et le choix sexuel n’est déjà plus tout à fait une affaire d’identité.

Sans culpabilité, ni angoisse de castration, Julien et Jean sont très déterminés quand ils viennent chez l’analyste non parce qu’ils souffrent mais parce qu’ils sont dérangés par la multiplicité de leurs jouissances. Ils s’engagent dans la cure comme expérience capable de les aider à choisir. Cependant la mise en forme analytique de leur fantasme fait apparaître chez eux une structure inconsciente et des identifications fortes. Le désir maternel est pour les deux le pivot de cette structure dépliée avec plus ou moins de détails de leur histoire infantile. Les modes de jouissance de Julien se répartissent entre jouir d’une femme et la faire jouir, et d’autre part, avoir avec des hommes des relations sensuelles idéalisées ou des relations sexuelles. En vérité, avoir une relation sexualisée avec une femme appelle toujours pour lui en parallèle une soumission sexuelle à un homme. Jean, quant à lui, a des histoires d’amour et des liaisons passagères avec des hommes et avec des femmes. Actuellement, il doute beaucoup quant à ce qu’il veut faire : fonder une famille avec une femme ou adopter un enfant avec son compagnon.

Avec Louise, on est sur un tout autre terrain. Sa première expérience sexuelle avec un garçon l’a confrontée au vide : pas de sensations, d’affects, de souvenirs, pas de discours. Rien pour voiler le trou de son existence. Au cours de la cure, elle se bricole un montage de jouissance inédit, par un raccord au corps de l’autre qui exclut la rencontre sexuelle. Car, selon elle et pour elle, « la sexualité, c’est tout seul ». Son montage trouve un « point de capiton »[2] dans l’image fixe d’une femme qui jouit et dont le regard lui permet de jouir de son corps propre. L’analyste, quant à lui, « se fait docile à ce savoir singulier échangé sur le fil du désir »[3].

Sur ce fil du désir tendu entre les inventions, les bricolages, les savoirs singuliers des sujets et l’impossible savoir sur le sexuel, la conversation clinique effectue une élaboration patiente et pragmatique, inscrivant l’insaisissable dit-mansion de la rencontre à partir du trou du savoir.

[1] Alberti C., « Match point », L’Hebdo-Blog n° 35 (8 juin 2015), à propos du thème des prochaines Journées de l’ECF sur le thème « Faire couple. Liaisons inconscientes ». [2] Intervention d’Éric Laurent. [3] Proposition de Jacqueline Dhéret.

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Une cicatrice comme une autre

Écho de la soirée du 18 mai à Annecy

Ce 18 mai 2015 à Annecy, une vingtaine de personnes sont venues assister à la lecture d’extraits du parcours d’Eva Thomas, faite par le comédien Benoît Olivier. La soirée était organisée par l’ACF Rhône Alpes, en préparation au prochain Congrès Pipol 7 qui se déroulera les 4 et 5 juillet prochains sur le thème Victime!

La brève introduction faite par Philippe et Véronique Michel, psychanalystes, a retracé le contexte à partir duquel E. Thomas a écrit ses textes. V. Michel nous a présenté l’auteure. E. Thomas est née en 1942 en Normandie. Alors qu’elle était institutrice, elle accueillit les confidences d’une fillette qui avait été abusée par son père. Ses dires la touchèrent au plus profond : elle aussi avait vécu l’inceste. S’ensuivit un long cheminement qui la fit sortir du silence dans lequel elle s’était tenue jusqu’alors. Elle publia deux livres : Le viol du silence[1] et Le sang des mots[2] et fut la première femme à témoigner à visage découvert à la télévision. Elle fonda également l’association SOS inceste et, grâce à sa profonde détermination, permit de faire modifier la loi sur la prescription.

P. Michel, quant à lui, nous a rappelé que si Freud a abandonné sa Neurotica, il n’a jamais avancé que la réalité était à exclure. L’inceste existe. Il est de l’ordre du réel auquel certains ont affaire. Mais il existe aussi une Autre scène, celle de l’inconscient. Si chacun se trouve désarmé face au sexuel, il n’en demeure pas moins que le trauma apparaît comme le nouage de l’événement traumatique d’un côté, et, de l’autre, l’incidence de la sexualité dans le fantasme.

Puis ce fut au tour de Benoît Olivier d’entrer en scène. Le silence fut à son comble dès qu’il fit entendre sa voix. A travers elle, celle d’E. Thomas, dont il se fit, de manière engagée, « le passeur vocal »[3]. La présence du comédien, la manière dont il adressa, à son tour, les mots forts de cette femme, permirent au public d’aller à la rencontre d’E. Thomas et de son parcours, non sans une certaine émotion.

Comment ne pas se sentir touché par la manière dont cette femme a su « rester debout »[4] malgré l’inceste? Comment ne pas être convaincu avec elle que parler permet de rester vivant ? Comment aussi ne pas être sensible à ses solutions singulières, au fait que par un recours à l’imaginaire, elle a pu coudre les fils d’une histoire qu’elle s’est réappropriée ?

Écrire, parler, construire, non sans moments de vacillement, mais sans jamais renoncer à « déloger les monstres », c’est ce qui permet de sortir d’une position de victime pour devenir acteur de sa vie. C’est aussi rejoindre l’humanité que « se battre avec des mots ». E. Thomas n’est pas une victime. Elle est une guerrière. À travers cette nécessité de faire entendre « sa vérité », E. Thomas nous enseigne comment « chacun peut construire son chemin qui va de la blessure à la cicatrice ».

[1] Thomas E., Le viol du silence, Paris, Aubier, 1986. [2] Thomas E., Le sang des mots, Desclée de Brouwer (rééd.), 2004. [3] Formule de B. Olivier. [4] Cette citation et les suivantes sont extraites des fragments lus par B. Olivier.

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« Me voici donc seul sur la terre […] »

Moment de grand bonheur que celui passé à écouter une heure durant Alain Grosrichard nous entretenir à Genève de « Jean-Jacques entre deux morts ». Les rêveries du promeneur solitaire dont il a procuré récemment l’édition avec François Jacob en étaient l’occasion[1]. La circonstance était propice pour faire retour à Rousseau cette fois lu en clinicien, comme l’a indiqué Jacques-Alain Miller, au moment de donner la réplique à l’orateur. Des extraits de la « Deuxième promenade » colligés dans un tiré à part à l’usage des congressistes nous faisaient tenir le fil de la lecture. Je ne puis en donner ici, on le comprendra, qu’un écho très affaibli qui n’en répercutera guère, avec mes mots, que l’argument clinique réduit à l’essentiel.

Rousseau témoigne de « la plus étrange position où se puisse trouver un mortel »[2] : celle de se retrouver étranger à l’humanité au point de se considérer comme le seul humain parmi les hommes, eux qui n’auraient d’humain que l’apparence, voire qui ne seraient que des machines comme l’a suggéré J.-A. Miller. On aura tout lieu ici de lire l’expérience de « mort du sujet » que Rousseau aura traversée et qu’il décrit très précisément comme un « saut de la vie à la mort »[3]. Il y percevra aussi bien le stigmate de son destin : être celui « qu’une génération tout entière s’amuserait d’un accord unanime à enterrer tout vivant […] »[4], et, précisément, sujet rivé dans l’espace de l’entre deux morts, de la mort symbolique qu’il subit avant même l’autre mort qui mettra un terme à la vie.

Contre le « complot universel »[5] dont il se considérait en permanence l’objet, Rousseau s’est regimbé. « Mais cette fois, écrit-il à l’automne 1776, j’allai plus loin »[6]. Rousseau se résout en effet à conclure : cet accord universel de tous visant à sa perte et qui attente à sa réputation, n’est pas seulement « le fruit de la méchanceté des hommes »[7], « Il tient du prodige »[8]. C’est l’œuvre de Dieu lui-même et son décret. La formule est frappée, qui résume la position du sujet : « Dieu est juste, il veut que je souffre et il sait que je suis innocent »[9]. Tel est l’axiome, et le sentiment intérieur tout à la fois, qui le consolent et le rendent à la sérénité. On y lira le consentement du sujet à être non pas tant l’objet de la jouissance de Dieu « Dieu est juste », que l’objet de son vouloir, et, en cela, de sa distinction « il veut que je […] ». Élection dont il révère le mystère, et dont sa propre souffrance, loin d’être châtiment de Dieu « il sait que je suis innocent », est le signe « il veut que je souffre ».

C’est assez. Car cela, à soi seul, suffit à lui garantir la rédemption de son être « d’horreur de la race humaine »[10]. Ainsi l’ordre du monde sera rétabli, où le sujet recouvrera son nom de dignité pleine et entière : « tout doit à la fin rentrer dans l’ordre, et mon tour viendra tôt ou tard »[11]. Tel est le sort que le Promeneur solitaire se voit assigner par le décret du Ciel. Sa déréliction d’être d’exception placé ici-bas hors de l’humanité, déréliction qui est aussi le lieu et la substance de sa jouissance (ses « ravissements» et ses « extases »[12] de solitaire absolu), est appelée à trouver dans « l’Être parfait qu’il adore »[13] la clôture de son achèvement.

[1] Rousseau J.- J., Les Rêveries du promeneur solitaire – cartes à jouer, Paris, Œuvres complètes, Classiques Garnier, 2014, tome XX – 1776-1778, édition d’Alain Grosrichard et François Jacob.

[2] Ibid., « Deuxième promenade », p. 147.

[3] Ibid., « Première promenade », p. 133.

[4] Ibid.

[5] Ibid., « Deuxième promenade », passim, p. 161.

[6] Ibid., p. 161.

[7] Ibid.

[8] Ibid.

[9] Ibid., « Deuxième promenade », p. 161.

[10] Ibid., « Première promenade », p. 133.

[11] Ibid., « Deuxième promenade », p. 161.

[12] Ibid., p. 147-148.

[13] Ibid., p. 161.

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Bienvenue à Gattaca ou les figures de l’identité

Projection réalisée le 28 mars 2015 à Nice

en présence de Gérard Wajcman

Qu’est-ce que l’identité? Cette question se pose en filigrane du film Bienvenue à Gattaca[1], car, en effet, la croisée du destin des héros les conduit à échanger leurs identités. Un contrat se lie entre Vincent qui devient Jérôme et Jérôme qui devient Eugène, dans une mise en scène planifiée transgressive visant l’assomption d’un désir commun : rejoindre les étoiles.

Ce film d’anticipation montre une société transhumaniste dans laquelle l’identité des sujets est devenue subordonnée à leurs profils génétiques. Dans le cadre de cette société sous contrôle, le repérage identitaire tient une place charnière et dévoile les relations qu’entretiennent image et réalité biologique.

Si l’image ne révèle que partiellement l’identité d’un sujet et peut être un leurre, elle demeure ce qui marque l’entrée de tout sujet dans un « Je » social via l’expérience du miroir, étape psychique au fondement de la reconnaissance du sujet par l’Autre dans une nomination singulière. C’est l’identification du sujet à l’Autre de son image.

Lors de sa venue à Nice le samedi 28 mars 2015, Gérard Wajcman a relevé ce point du film où l’identification du héros est en jeu, pour évoquer plus largement la question de la reconnaissance identitaire dans le lien social. Les coordonnées du sujet sont en pleine mutation, ce qui soulève plusieurs questions d’ordre épistémologique. À travers quoi le sujet se reconnaît-il? De quelles marques son identité est-elle constituée ? Les experts de la police scientifique nous montrent depuis longtemps que l’identification d’un suspect se fait grâce aux traces biologiques qu’il laisse sur la scène, traces qui font apparaître l’identification oculaire comme archaïque et peu fiable. Ce sont des progrès, qui, dans ce contexte précis, permettent de se rapprocher de la réalité des faits en évitant l’écueil de certaines erreurs judiciaires. Cependant, réalité, vérité et réel ne se recouvrent pas toujours et la prolifération de ces techniques dans toutes les strates de la société généralisent l’évacuation de la dimension du regard, ce qui n’est pas sans incidence clinique.

Si l’image du sujet n’est plus ce qui le représente de prime abord, la perception par l’œil humain n’est plus nécessaire à sa discrimination la plus fondamentale. La discrimination s’opère donc ailleurs.

Le jugement d’attribution décrit par Freud[2] se déplace de l’expérience perceptive de l’objet au réel du génome imperceptible à l’œil nu mais qui s’impose à tous. Les dimensions symbolique et imaginaire telles qu’elles s’articulent traditionnellement via la parole et le regard s’effacent au profit d’un savoir sur l’invisible matière qui nous constitue, qui devient la référence absolue. Le monde froid de Gattaca met l’accent sur une définition de l’Homme prédéterminée par son réel génétique en éradiquant la dimension du corps parlant. Or « l’Autre c’est le corps »[3] nous indique Lacan. Ici le corps est le réceptacle d’un code abstrait qui fait Loi, la génétique, dont la certitude fait sens unique et n’appelle aucune interprétation. La chaîne génétique, composée de ses lettres fixes, exclut la contingence, la dimension psychique de l’être parlant et tous ses effets de subjectivité ainsi relégués au rang de préhistoire humaine.

Ainsi l’identité du sujet est-elle multiple et sa définition varie selon qu’elle se réfère au genre, à la culture ou la fonction, qu’elle s’inscrive dans un discours sociologique, anthropologique ou biologique. La psychanalyse permet de mettre en lumière la disjonction entre l’image du sujet, à la fois masque et support identitaire, et la vérité intime de son être. Bienvenue à Gattaca nous introduit à une réflexion sur la faille autour de laquelle le désir du sujet est à l’œuvre, marquant son rapport au monde, son style, son identité singulière face au réel opaque de son propre mystère.

[1] Niccol A., Gattaca, USA, 1997, France, 1998 sous le titre Bienvenue à Gattaca. [2] Freud S, « La négation » (« Die Verneinung ») (1925), Résultats, idées, problèmes, tome II, Puf, 1998, p.136-137. [3] Lacan J., Le Séminaire, livre XIV, « La logique du fantasme », leçon du 30 mai 1965, inédit.

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« Victime réelle ? »

Le 11 mai, lACF-Belgique invitait, pour préparer PIPOL 7, le psychanalyste israélien Khalil Sbeit, membre de la NLS, à converser avec Gil Caroz sur le thème « Victime réelle ? » A-t-on accès au réel de la victime ? Telle était la question qui sous-tendait cette rencontre. Elle fut animée par Jean-Daniel Matet, directeur de PIPOL 7.

La conversation avec Khalil Sbeit n’a laissé personne indemne, tant cette soirée fut traversée par une recherche vive des conditions nécessaires pour se rendre à l’impossible rencontre du réel de l’autre, éclairée par la rencontre des sonorités des langues étrangères, française, anglaise, hébraïque.

Khalil Sbeit, psychanalyste israélien à Haïfa, fait partie de la minorité palestinienne dite « arabe-israélienne ». Il a mis au travail la question : « Quel est le destin du symptôme, le nom clinique pour la vérité en termes freudiens, dans la réalité politique, telle qu’elle existe dans les territoires palestiniens et dans les conditions de l’occupation ? »

Il a organisé des réunions avec Palestiniens et Israéliens, que le conflit départage, pour faire le pari de parler ensemble du symptôme, dont la singularité est recouverte par ce même conflit et par l’écran du destin tragique des occupés.

Khalil Sbeit nous a exposé sa thèse concernant le trauma : l’éthique de la psychanalyse « rend possible la traversée du fantasme et le détachement des éléments de jouissance liés ensemble dans la rencontre avec l'expérience traumatique tirée de la position de la personne affligée comme victime / objet ». Elle permet au sujet une traversée de son fantasme en y repérant les éléments de sa jouissance, ce qui lui donne chance de se distinguer de la position de victime, à laquelle il se trouve jusque-là comme assigné.

Gil Caroz y a ajouté que la chute des identifications liées au Nom-du-Père, dans l’analyse, est la condition de possibilité de converser avec l’autre, chacun étant marqué par des idéaux puissants opposés. Une perte est ici la condition de la conversation.

Patricia Bosquin-Caroz a précisé que cette perte est liée au désinvestissement libidinal des identifications, en résonance avec « la responsabilité subjective qui touche aux conséquences de ce “destin” », à entendre comme trauma, comme ce qui a fait événement.

Pour Khalil Sbeit, la reconnaissance de l'événement est ainsi nécessaire à l’extraction subjective du poids de l'expérience traumatique. La « reconnaissance », celle qui dit : « Cela a eu lieu », est une condition de l’extraction de la jouissance condensée à cet endroit, mais celle qui demande « pardon d’avoir commis des erreurs » ne permet aucunement de résorber ce qui est en jeu, voire risque même de nourrir insidieusement ce qui n’est pas comptable. Le symbolique ne peut résorber complètement le réel en jeu du trauma, qui laisse une trace indélébile sur le corps : à chacun de savoir y faire !

La condition du lien avec l’autre ne relève d’aucune compassion, qui prétendrait recouvrir le réel singulier de chacun, mais bien plutôt d’un savoir : le réel de chacun n’est en rien partageable.

Le discours analytique est le refuge par excellence pour celui qui veut se déshabiller de « la cape du symptôme collectif » afin d’affronter son sinthome et parier sur un regain de vie.

Khalil Sbeit nous a transmis une trajectoire : réfugié meurtri, il a trouvé à se loger dans le discours analytique et est devenu celui qui invente de nouveaux abris pour d’autres.

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Écho de l’ACF-Île-de-France

La psychanalyse dans la cité

Le mardi 19 mai s’est tenue l’assemblée consultative de l’ACF-ÎdF sous la présidence de Christiane Alberti. Cette AC a permis de ponctuer la transition entre l’ancien et le nouveau comité régional. À cette occasion, Marie-Hélène Brousse, invitée à nos débats, nous a livré en avant-première le sommaire détaillé du numéro 90 de La Cause du désir.

Cette rencontre fut l’occasion pour le nouveau comité régional de proposer une intervention à plusieurs voix donnant lieu à des échanges variés et rythmés. Une grande partie du débat s’est concentré sur le syntagme « la psychanalyse dans la cité ».

Le comité régional souhaite en effet donner une impulsion forte à cet aspect du travail dans l’Île-de- France : librairies et cinémas de quartier sont déjà démarchés pour tisser des partenariats qui suivent leurs programmations. Ainsi, le film Selma de Ava DuVernay a été suivi, lors de sa séance du 7 mai au Ciné 220 de Brétigny-sur-Orge, d’un débat avec le public orchestré par deux de nos collègues ; la librairie Antoine de Versailles recevra le 4 juin deux des auteurs de La Cause du désir pour présenter le numéro « Corps de femme ».

Dans la même perspective : des médiathèques du 91 sollicitent notre intervention pour animer des échanges destinés à un large public (proposition de deux séances en octobre et décembre aux Ulis sur le thème « parents/ados » et un possible réseau de quatorze médiathèques !). Un lycée du 94 verrait d’un très bon œil qu’un psychanalyste de notre champ intervienne en classe de philosophie pour faire vivre avec nos signifiants l’œuvre de Freud et le retour opéré par Lacan sur celle-ci. À Saint-Cloud, le collège Charles Gounod ouvrira ses portes à nos collègues du bureau de ville, une conférence sera donnée par un membre de l’École le mardi 9 juin à l’adresse des profs et des parents d’élèves sous l’intitulé : « Ados, victimes des réseaux sociaux ou non ? ». Ajoutons à cela les séances de Café psychanalyse déjà bien ancrées à Châtillon et à Bourg-la-Reine par exemple.

Enfin, pour faciliter le travail de terrain, un flyer est à l’étude pour que nous puissions laisser une « carte de visite » de l’ACF-ÎdF à nos partenaires potentiels.

Les remontées de terrain nous donnent à penser que beaucoup, parmi les acteurs de la cité, sont prêts à s’ouvrir à l’orientation lacanienne. Est-ce le signe d’un début de retour du mouvement de balancier qui prédisait la fin de la psychanalyse ? C’est ce que nous voulons croire et c’est ce que nous développerons (entre autre) lors du mandat en cours.

Régulièrement, des échos de l’ACF-ÎdF seront proposés à l’équipe de rédaction de l’Hebdo-blog, pour que chacun puisse mesurer les choses et… participer à l’aventure ?

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Relatos salvajes : le refus acharné d’être victime

Victime – s’en servir, s’en sortir ! Sous ce titre, la soirée intercartels du lundi 8 juin prochain, organisée par L’Envers de Paris et l’ACF-IdF questionnera les usages de la position de victime, mais aussi les façons de s’en sortir. Nous y entendrons six exposés de cartellisants, produits de cartels fulgurants constitués depuis quelques mois en préparation à la rencontre PIPOL7. Chacun, de sa place, tentera de démontrer comment un sujet peut utiliser ce signifiant dans une logique singulière servant d’appui à la jouissance du corps parlant. Guy Briole, invité d’honneur, présidera les échanges et animera la soirée. Nous vous y attendons. Pour vous faire patienter, voici un texte de Marcelo Denis issu de l’un de ces cartels fulgurants.

Le dernier film de D. Szifron, Relatos Salvajes[1], sorti en Argentine en 2014, se compose de six histoires contemporaines unies par un fil rouge que nous pourrions nommer ainsi : un refus radical du statut de victime.

  1. Un homme, dont on apprendra qu’il s’est vécu en position de victime pendant de longues années, décide de se venger. Il réunit dans un avion tous ses supposés bourreaux et prend les commandes de l’appareil pour le faire s’écraser...
  2. Dans un restaurant d’autoroute, une serveuse et une cuisinière voient débarquer un client particulier: le coupable de la faillite et du suicide du père de la serveuse. Un dialogue s’engage entre les deux femmes sur la conduite à tenir. La jeune serveuse veut lui dire quelque chose, pour la cuisinière les mots ne suffisent pas, elle décide de l’empoisonner…
  3. Sur une route déserte, deux automobilistes se croisent, chacun venant incarner la figure de l’Autre jouisseur. S’ensuit une lutte à mort entre eux, aucun des deux ne voulant être victime de l’Autre.
  4. Un ingénieur en explosifs, père de famille, se retrouve victime de la fourrière. Sa femme le confronte alors au réel de sa jouissance : « culpabiliser l’Autre de tout », tandis que la logique bureaucratique se dévoile dans sa bêtise et son obscénité. Se voyant tout perdre, il fait exploser le centre d’encaissement des amendes. Le sujet retrouve sa dignité en prison…
  5. En rentrant d’une soirée arrosée, un adolescent renverse et tue une femme enceinte. Qui est la victime ? La femme enceinte écrasée par une voiture ? L’adolescent à qui on ne laisse pas assumer sa responsabilité ? Ou encore, celui qui accepte d’être coupable à sa place ?
  6. Lors d’un mariage en grande pompe, la mariée apprend que non seulement son mari l’a trompée, mais que, de plus, sa maîtresse est à son mariage. Refusant d’être une victime accablée, elle passe à l’acte. Résolue à mener la fête à ses dernières conséquences, la victime supposée devient bourreau…

Dans cette lutte pour s’émanciper de la tyrannie de l’Autre, le sujet ne reculera pas devant l’extrême, voire la mort, serait-ce la sienne propre. Le film met en scène l’insupportable que peut être la position de victime lorsqu’elle objective le sujet dans son rapport à la jouissance. Réduit à une position de victime dont l’Autre pourrait se servir et jouir, le sujet peut être confronté à sa propre mort subjective. C’est lorsqu’ils touchent ce point d’insupportable que les personnages de Szifron passent à l’acte. C’est en tant que déjà morts qu’ils ne reculent pas à choisir le combat à mort avec l’Autre. Si la pulsion en jeu dans leur subjectivité peut se trouver saturée par le statut de victime, elle peut aussi s’en extraire soudainement. Ce film illustre finalement comment, devant la présentification de son être d’objet, un des derniers recours du sujet peut être le choix d’exister par cette prise de risque qui peut aller jusqu’à la mort. Ce qui reste visé, au-delà d’une éventuelle mort réelle, c’est avant tout la mort de l’être victime. Szifron met en jeu le réel du corps dans un passage à l’acte qui semble s’apparenter à un dire sauvage.

[1]. Littéralement « Récits sauvages », diffusé en français sous le titre : Les nouveaux sauvages. Nous avions publié un premier texte sur ce film, de Victor Rodriguez, dans la rubrique Arts et Lettres de L’Hebdo-Blog du 26 avril dernier.

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Vivre et mourir : une crise ?

NLS à Genève, mai 2015 : Moments de crise

Le déroulement d’une analyse ne s’effectue pas sans lien avec ce qui fait crise dans un pays : crise politique, crise financière, guerres, etc. Elles entrainent des crises dans le transfert, son maniement en tient compte. Chaque pays présente son propre réel, et l’analyste doit savoir y faire avec ces crises du réel qui peuvent aller jusqu’à la mort.

La crise se profile actuellement, selon Miquel Bassols, en fonction de la gestion de la perte et de la dette. Il y a perte de jouissance comptée comme une dette. Quelque soit le contexte, il existe dans l’Autre une comptabilisation de la jouissance et de la dette. La perte est dans la dette. Pour illustrer ceci, M. Bassols nous propose une perle : un extrait du film de Jules Dassin, Jamais le dimanche (1960). Moment magnifique et jubilatoire pour l’assistance, car cet extrait du film a surgi avec une netteté et une pureté remarquables.

Lacan parle de ce film dans le Séminaire VII. La scène est la suivante : dans un bar du Pirée, musique, danse et beuverie réunissent quelques hommes et femmes, dont une prostituée et un américain décidé à la sortir de son malheur. La jouissance est au rendez-vous. L’américain, le héros du film, se met à frapper tous ceux qui ne parlent pas selon la morale qu’il prône. Il veut rétablir un langage civilisé. Mais également il boit verre sur verre et les jette au sol, ce qui marque sa jouissance et sa démesure. Or, chaque excès de jouissance – c’est à dire chaque verre fracassé sur le sol – est accompagné du bruit d’une caisse enregistreuse. Ça se paye ! Moment de comptabilisation de la jouissance surprenant, puis drôle, superbe et réjouissant. Ce rappel de la dette grecque actuelle, traitée d’une manière différente bien sûr en 1960, fut totalement bienvenu. Alors que François Ansermet rappelait que l’image du sujet moderne de la crise est celle d’un sujet mélancolique, sujet identifié à l’objet impossible à perdre, ce film indique qu’une comptabilisation de la jouissance doit être à l’œuvre. Argent ou pas, il faut payer. « C’est la supposition que tout ce qui se passe de réel est comptabilisé quelque part »[1], dit Lacan, à l’exception du plus de jouir, non comptabilisé, qui excède la jouissance du sujet. Le thème du film traite une crise du système moral à travers un excès de débauche. En conclusion, il ne suffit pas de supprimer les bordels pour rétablir quelque morale que ce soit.

Au XXIe siècle, le semblant du Nom-du- Père ne remplit plus sa fonction. À l’envers du discours du maitre, le psychanalyste sait que le réel prendra l’avantage avec sa propre caisse enregistreuse. Face à cette avancée réelle il y aura toujours crise du symbolique. C’est dans cet échec que se situe le symptôme, et la psychanalyse y a son opportunité. Elle aura sa chance, conclut M. Bassols, si elle sait faire du symptôme une bonne façon de rater le réel.

À choisir un autre moment particulier lors de ce congrès de la NLS, notons la présence de Lacan, moment bref et particulièrement intense, avec l’extrait de la vidéo d’une conférence à l’université de Louvain. Sa voix, son rythme de parole, son style percutant, a martelé : « La mort est du domaine de la foi. Vous avez bien raison de croire que vous allez mourir bien sûr ; ça vous soutient. Si vous n’y croyez pas, est-ce que vous pourriez supporter la vie que vous avez ? Si on n’était pas solidement appuyé sur cette certitude que ça finira, est-ce que vous pourriez supporter cette histoire »[2] ?

[1] Lacan J., Le Séminaire, livre VII, L’éthique de la psychanalyse, Paris, Seuil, 1986, p. 365-366. [2] Lacan J., « Conférence de Louvain », 1972, extrait du film de Françoise Wolff Jacques Lacan parle.

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