Chroniques au temps du confinement

L’épreuve actuelle que traverse le monde est-elle en train de modifier la place d’épicentre que l’enfant occupait dans nos civilisations ?

Si les corps s’immobilisent, la parole portée par la voix ouvre un espace de circulation.

Le désir d’un grain de fantaisie se fait entendre dans les trébuchements d’un lapsus.

Et si cet Autre redoutable et rejeté se logeait au plus intime de chacun ? Une réflexion sur la haine de l’étrange... en nous.

Le lieu de consultation est-il hermétique ou poreux ? Jusqu’où laisse-t-on s’infiltrer la rumeur du dehors et les consignes de l’Autre dans un espace prévu pour en limiter les effets ?

Nos modes habituels d’échanges sont bouleversés : la voix et le regard, objets lacaniens par excellence en sont-ils modifiés ? Quelle est la nature du lien entre les objets a et la présence ?

Ce qui s’écrit dans le hic et nunc borde un réel qu’aucun savoir déjà là ni aucune projection future ne parvient à appréhender.

Face à la situation inédite du confinement, l’inconscient est une boussole qui pousse à inventer des solutions.

« Le réel, parce qu’il est de l’ordre de l’aléatoire ne suffit jamais à faire limite aux êtres parlants. Il peut les tuer, mais la mort n’est pas une limite qui se vit. Il faut la loi. »

Au temps nouveau du confinement, nous pourrions croire le sujet « fait comme un rat ». C’est sans compter sur le rêveur en lui, prompt à produire l’objet en trop dans l’entrebâillement d’un rêve qui le décolle.