Cette deuxième livraison est l’occasion d’affiner encore le décryptage que notre orientation par le discours analytique peut offrir, et éventuellement de mettre en avant les réponses qu’elle permet d’esquisser face aux impasses de la culture occidentale : Aussi cette semaine faisons-nous large place à la rigueur d’Eric Laurent, qui nous offre ici ses dernières élaborations.
– « Concepts » ? « Décryptage » ? « Solutions, pire, réponses », dites-vous ? Un énième blog, un énième texte, qui s’ajouterait à toutes ces publications dans la cacophonie des discours ambiants ? En quoi alors le discours analytique ferait-il exception, lui dont Lacan a pu dire qu’il était aussi, sous le régime du signifiant, à ranger du côté du semblant ?
Vous entendrez dans les mots d’Eric Laurent l’en plus d’une pensée qui n’est pas une vision du monde, et tranche avec les autres disciplines – sociologie, criminologie, philosophie – avec lesquelles on l’associe généralement. Une pensée qui nettoyée des scories de la fascination du langage pour lui-même atteint l’os même de ce qu’elle vise à mettre au jour et qu’il est si difficile d’entendre : la jouissance sourde de la pulsion de mort et ses avatars les plus contemporains, qui s’appréhende dans la clinique depuis que Freud osa traverser le miroir du principe de plaisir.
C’est pourquoi nous gageons que cette nouvelle parution n’est pas la suite d’une longue série de points de vue qui s’additionneront semaine après semaine pour mieux s’y noyer dans le blabla du siècle. Le voile qu’elle lève sur l’innommable tout autant que l’impossible qu’elle cerne la distingue précisément des autres discours. Elle en indique la cause même, celle de la prise de tout discours dans le corps, et peut ainsi avoir l’effet interprétatif d’un dire en osant poser une unique question : Qu’est-ce qui te fait jouir ?
Virginie Leblanc.