Femme, mère, fille, épouse, amante, maîtresse, lolita, cougar, maman, putain… De jour en jour de nouvelles appellations fleurissent pour tenter de cerner ce soi-disant éternel féminin qui ne cesse d’échapper. Qu’elle soit réduite à une fonction, ou toujours reliée à un autre qu’elle viendrait compléter, grammaticalement, « existentiellement », intrinsèquement, aucune de ces étiquettes n’a jamais valeur de nomination. Pour tous les êtres parlants en général, mais pour celles qu’on dit femmes en particulier.
Aujourd’hui que les noms du père et ses repères se pluralisent, se complexifient, à une époque où par conséquent la position féminine ne cesserait de gagner du terrain, il est notable que les actes misogynes, la violence faite aux femmes, ou leur inégalité de traitement non seulement n’ont pas disparu, mais connaissent un retour de flamme, notamment dans leur association avec les formes les plus extrêmes de la religion, mais pas seulement.
Cette semaine, l’Hebdo blog se penche sur un tel paradoxe : le retour du viril aurait-il à voir avec un monde que le sans limite du pas tout effraierait, insupporterait ? Et quel lien entre la femme-objet qui peuple nos magazines justement féminins, et le consentement à se faire l’objet d’un homme, ou le symptôme d’un autre corps ? C’est sans doute le pari d’une analyse dont Lacan disait qu’elle hystérise, et que les hommes aussi étaient soumis à l’hystorisation de la mise en forme : c’est le lot de chaque parlêtre que de construire son propre accès au féminin, loin des clichés, par les mots certes, mais bien au-delà.