Fourmillement : flash codes, pas ceux des trois mille qui se hâtent d’en être – de la party – pleine de surprises, celles des 44es Journées : « Être mère – Fantasmes de maternité en psychanalyse ». Non, nous n’entrions pas dans Motherland, mais nous allions entendre qu’être mère n’a de syntagmatique que le nom.
Étonnement : éclats de ce « segment holophrastique » selon les mots de Patricia Bosquin-Caroz, réfractés par des écritures, mieux, par des fragments d’écritures – psychanalyses-littératures-cinémas-théâtres –, incises palpitantes toujours au pluriel.
Allégresse : mère et maternité sont choses de finesse, ça se raconte, ça se fictionnalise, ça s’écrit car « c’est une par une qu’elles s’exposent seules dans leur genre » dit Christiane Alberti. Bouts de langues et corps de mères ainsi que mille et une autres qui bruissent ce samedi-là dans les salles et amphithéâtres. Vouloir être, ici : Entre refus inconscient et consentement, et là : Mère en fille ; tout contre et très contre, mais pourquoi se priver pour autant d’entendre les analystes de Ciel ! Se pourrait-il que les mères soient des femmes !
Enthousiasmant, avec une dose d’en theos sans doute et une pointe de transport pour la grâce du cinéma de Christophe Honoré qui développa pour nous un drôle de répartitoire d’actrices en mère sans oublier l’intensité de la mise en scène de la déchirure mise à nu des mères de Madame Klein ou de La Mouette.
Réjouissant, l’idiolecte des ae, mots tour à tour savoureux, émouvants, comiques, ceux d’un « Kinder en surprise », d’un « Rouge Baiser » ou d’une « mère agitée », touches précieuses d’un témoignage sur l’être mère qui en détachent les ressorts pour faire tinter le recel de jouissance.
Bref, ces journées hors-normes ont provoqué ce que Jean-Claude Ameisen qualifierait volontiers de discontinuité, discontinuité qui dynamite la routine d’un « je n’en veux rien savoir » de l’être mère, de la maternité et relance le désir pour la psychanalyse.
Oui, c’était une fête… La fête des mères !